MÉDITATION DU 23 MARS 2021
MÉDITATION DU 23 MARS 2021
Lecture : Marc 2.18
La Bible ne contient aucune injonction à jeûner. En revanche, on y retrouve plusieurs occurrences de jeûne volontaire en signe de deuil et de désolation (Juges 20.26 ; Esther 4.3 ; etc.).
La première occurrence du jeûne se trouve en Juges 20.26, soit aux environs de 1400 av. Jésus-Christ. Personne n’en parle de la création jusqu’à la mort de Samson. La loi de Moïse est muette sur le sujet.
Dans le Nouveau Testament, cette pratique est peu mentionnée. Le seul exemple qui nous rapporte un jeûne de Jésus est lors de la tentation au désert (Matthieu 4.2). Il n’y a aucune occurrence du mot dans l’évangile de Jean.
Dans l’Église primitive, on ne le voit qu’en deux occasions (Actes 13.2 et 14.23, les autres mentions du mot signifieraient une privation imposée de nourriture), et dans les deux cas, c’était dans le processus de nominations d’ouvriers. Et les épîtres sont complètements silencieuses sur le sujet.
Les balises bibliques pour le jeûne sont :
* Un cœur contrit (Ésaïe 58.3-7)
* Un cœur repentant (1 Samuel 7.6)
* Une âme humiliée (Psaume 35.13)
* Une approche discrète (Matthieu 6.17-18)
Il y a une pensée qui est parfois véhiculée dans le monde évangélique, et c’est celle qui veut que le jeûne ajoute du poids à la prière. Certains, peut-être inconsciemment, pensent que le jeûne va infléchir Dieu à accorder la requête. D’autres croient que le jeûne amène la personne à un niveau spirituel plus élevé. Aucune de ces pensées n’a d’appui biblique.
Notez que le verset « cette sorte de démon ne sort que par la prière et le jeûne » (Matthieu 17.21) est absent de plusieurs manuscrits et est mis entre crochets dans plusieurs versions de la Bible, de même que le mot « jeûne » en Marc 9.29.
Le jeûne servait à exprimer le deuil, la désolation. Mais il a fini par devenir un rite de conformisme religieux (Matthieu 6.16), ce que Jésus dénonce.
Est-ce que le jeûne place le croyant dans une meilleure disposition spirituelle ? Rien ne le dit. Et même, lorsque les disciples demandent à Jésus comment prier (Luc 11.1), Jésus ne parle pas du jeûne.
Tout ceci m’amène à conclure que le jeûne n’est pas une obligation biblique, mais Dieu l’accueille lorsqu’il est pratiqué dans les bonnes dispositions.
Père éternel, donne-nous de nous sacrifier pas tant dans des privations rituelles que dans des sacrifices en faveur de notre prochain (Ésaïe 58). Amen !
Daniel Durand
pasteur de l’Église réformée baptiste de Drummondville