MÉDITATION DU 3 DÉCEMBRE 2024
Lecture :
Philippiens 2.1-4
Paul avait mentionné au début de l’épître sa joie de voir la
participation que les chrétiens de Philippes avaient dans le ministère de Paul
[Philippiens 1.4-5]. Mais en même temps, Paul voyait un problème majeur au sein
de cette Église. Il y avait des rivalités entre les chrétiens. L’Église de
Corinthe avait connu une situation similaire [1 Corinthiens 1.11-13 ; 3.3-5].
Nous avons probablement tous connu des chrétiens qui suscitent
des rivalités. Ou peut-être que nous-mêmes en avons suscité. Mais que
recherchent ces personnes ? Elles veulent être élevées [Philippiens 2.3].
Paul répond aux rivalités par un appel à l’humilité. Et Paul
précise ce en quoi consiste l’humilité : « estimer les autres
supérieurs à soi-même ».
Il ne s’agit pas de dire que les autres sont meilleurs que soi ou
plus compétents dans tous les domaines. Semeur traduit le verset ainsi : « par
humilité, considérez les autres comme plus importants que vous-mêmes ».
Les rivalités entre chrétiens révèlent une mécompréhension ou un
rejet de ce qu’est réellement l’Église et de ce que sont les membres. L’ecclésiologie
biblique nous enseigne que nous formons un seul Corps, et que nous sommes tous
membres les uns des autres. La rivalité entre chrétiens est autant une folie
que si mes deux bras étaient des rivaux.
Après avoir mentionné quelques bienfaits de la vie chrétienne, à
savoir l’encouragement dans l’amour, la communion de l’Esprit, la compassion et
la miséricorde, Paul demande de mettre le comble à sa joie. « Il est clair
que la joie chrétienne n’est pas une euphorie aveugle » [Hywel R. Jones]. La
joie de Paul n’était donc pas à son comble. Il ne pouvait pleinement se réjouir
alors que ses frères et sœurs n’étaient pas unis dans la cause de l’évangile.
Les chrétiens de cette assemblée avaient dévié le regard des
choses d’en-haut pour rechercher des choses de la terre. Il arrive malheureusement
que des chrétiens utilisent l’Église du Seigneur pour nourrir leurs ambitions
personnelles. Une telle attitude est nocive et pour le chrétien et pour l’Église.
J’ai vu des pasteurs rivaliser pour savoir qui allait contrôler l’Église. Ça a
fini par une division où chacun d’eux quittent avec une partie des frères et sœurs
pour démarrer une autre Église. Au lieu de voir une multiplication saine des
Églises, c’est une multiplication qui se fait par divisions.
Ce qui faisait la joie de Paul n’était pas la croissance
numérique des Églises mais la santé spirituelle de ses frères et sœurs. Et c’est
ce qui devrait aussi faire notre plus grande joie [cf. 3 Jean 1.4].
Nous apprécions la croissance numérique de nos Églises. Nous
apprécions lorsque les finances de l’Église sont en santé. Mais là n’est pas
notre joie. Nous devons nous réjouir que des hommes et des femmes viennent au
Seigneur et que les chrétiens vivent l’unité, celle de l’Esprit, celle qui est
centrée sur la personne et l’œuvre de Jésus-Christ.
Réfléchissons frères et sœurs. Recherchons-nous la gloire de Jésus-Christ
ou la nôtre ? Réfléchissons, confessons, et consacrons-nous à celui qui nous a
sauvés.
Père éternel, nous confessons que nos cœurs souffrent encore d’égoïsme.
Pardonne-nous et fais-nous réaliser combien nous devons nous humilier pour te
servir. Amen !
Daniel Durand, pasteur de l’Église réformée baptiste de Drummondville
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Daniel Durand, pasteur