MÉDITATION DU 4 JANVIER 2023
4 JANVIER 2023
Lecture
: Psaume 51. Veuillez noter que la numérotation des versets diffère d’une
version à l’autre.
Le
verset 2 nous renvoie à 2 textes importants à considérer. 1. Le péché de David [2
Samuel 11] et 2. le reproche de Nathan [2 Samuel 12].
Aujourd'hui,
nous verrons donc le contexte du psaume et, Dieu voulant, demain nous
méditerons sur son contenu.
Ce
psaume est relié à une chute tragique de David, c'est-à-dire lorsqu’il est allé
vers Bath-Chéba [2 Samuel 11]. Cette femme était l’épouse d’Urie, un fidèle
guerrier de l’armée de David. Pendant qu’Urie était au front, David coucha avec
sa femme qui devint enceinte.
Apprenant
cela, David fit venir Urie, espérant qu’il couche avec sa femme et que la
grossesse lui soit attribuée. Mais Urie refusa d’aller vers sa femme par
solidarité à ses confrères demeurés au front. Le plan de David a échoué.
Alors
David invita Urie à manger et lui fit boire beaucoup de vin en espérant que
l’état d’ébriété assouplisse la résolution vertueuse de son invité et qu’il couche
finalement avec sa femme. Mais c’était sous-estimer l’intégrité de son
serviteur qui ne broncha pas.
David
fit alors mourir Urie en demandant qu’il soit placé sur la première ligne de
combat.
Déjà,
quelques leçons peuvent être tirées de ces événements.
1.
Il n’y a pas de facteurs atténuants dans le péché. David ne
pouvait prétexter l’impudeur de sa voisine.
2.
Si on ne confesse pas rapidement son péché, on se laisse
entraîner vers d’autres péchés.
a.
David a tenté de se déresponsabiliser de son péché en faisant
tout pour que ce soit Urie qui soit reconnu comme le père de l’enfant à naître.
b.
David a utilisé l’autorité royale donnée par Dieu pour aller
chercher Bath-Chéba, puis pour ramener Urie du champ de bataille, et finalement
pour que ce dernier soit placé en première ligne de combat.
c.
David a usé de dissimulation.
d.
David a affaibli son armée en lui retirant un de ses fidèles
soldats.
e.
David a enivré Urie.
f.
David fit tuer Urie.
Voyez
comment un péché non confessé en entraîne d’autres et cause plus de dommages.
David
ne s’est pas repenti rapidement. Il a vécu avec ces choses en hypocrite. Alors
le Seigneur envoya son prophète Nathan [Psaume 51.2]. En 2 Samuel 12, nous
avons la conversation entre le roi et le prophète.
Il
semble bien que David se soit endurci puisque Nathan doit passer par une
parabole pour qu’il constate la gravité de son geste [2 Samuel 12.1-4]. En
effet, un des buts du style parabolique est de créer la surprise chez
l’auditeur [Amar Djaballah].
L’histoire
que Nathan raconte avec cette toute petite brebis place David en situation
neutre, c'est-à-dire où il peut juger alors qu’il se croit en dehors de cette
histoire. La stratégie fonctionne à merveille. David se met en colère [v. 5] et
prononce un jugement très sévère. Bien que David demande la restitution au
quadruple [v. 6, cf. Exode 21.37], il est très sévère dans son jugement
puisqu’il dit : « Cet homme mérite la mort » [Psaume 51.5].
C’est très surprenant puisque la loi juive n’exigeait pas une telle peine pour
un vol [Exode 22.6].
Donc,
la parabole visait à ce que David puisse juger de la situation sans se sentir
directement concerné. Et ce n’est qu’après avoir entendu le jugement de David
que Nathan lui révèle : « Tu es cet homme-là ! » [Psaume
51.7].
Les
conséquences furent très lourdes. La nation ainsi que sa famille ont subi de
tristes contrecoups [cf. 2 Samuel 12.10-11].
David
s’est repenti [v. 13], mais les conséquences demeurèrent. Nathan ajoute que le
fils qui lui est né mourra [v. 14]. Selon la loi de Dieu, le péché de David lui
méritait la peine de mort à la fois pour son adultère [Lévitique 20.10] et pour
son meurtre [Exode 21.14].
Ce
n’est pas celui qui a volé une brebis qui méritait la mort, contrairement à ce
que David avait jugé. C’est David qui méritait la mort. Mais voilà que c’est
son fils qui est mort à sa place. N’est-ce pas là une belle annonce de
l’évangile où ce sera le messie, fils de David, qui allait mourir pour nos
péchés ?
En
plus de cette annonce de l’évangile, je propose 2 leçons de ce qui s’est passé
avec Nathan et David.
1.
Certains disent qu’une repentance n’est pas tellement valable
lorsque la personne s’est fait prendre. Ce ne serait valable que lorsque le
coupable avoue avant même de se soit fait prendre. L’histoire présente nous
enseigne le contraire. David s’est fait prendre avant de se repentir. Et le
Seigneur a utilisé cela pour l’amener à confesser son péché.
2.
Certains disent qu’une repentance n’est valable que si la
personne confesse rapidement après avoir péché. Mais encore là, cette histoire
nous montre que c’est faux. Nathan informe David que le fils QUI LUI EST NÉ
mourra. Le péché avait donc été commis au moins 9 mois plus tôt. Et la
repentance de David était tout de même authentique.
Ces
événements nous offrent de bons enseignements pour nos vies.
1.
Dans une tentation, le 2e regard, le regard
prolongé est souvent déterminant vers le péché. Le premier regard est
involontaire. Le 2e regard est celui qui convoite.
2.
Nous ne pouvons plaider des circonstances atténuantes pour
justifier notre péché.
3.
Un péché en entraîne souvent d’autres : la
dissimulation, le mensonge, etc.
4.
Pour le chrétien, il a fallu la mort du fils de David,
c'est-à-dire Jésus-Christ pour expier nos péché.
Seigneur
Dieu, combien tu vois la faiblesse de notre chair et notre difficulté à
résister au péché. Donne-nous de prendre tous les moyens de grâce, les armes
par lesquels nous pourrons lutter [Éphésiens 6.11].
Je
te prie pour tous mes frères et sœurs, que tu nous donnes non seulement
d’accepter, mais aussi d’apprécier que parfois tu doives utiliser un frère, une
sœur, pour nous reprendre. Donne-nous de l’accueillir comme venant de toi. Amen !
Daniel Durand, pasteur de l’Église réformée baptiste de
Drummondville
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