MÉDITATION DU 30 JUIN 2021
MÉDITATION DU 30 JUIN 2021
Lecture : Marc 11.12-14
Ces versets font ressortir la nature humaine de Jésus. D’abord, il eut faim. Ensuite, il a dû se rendre auprès du figuier pour voir s’il y avait des figues. Jules-Marcel Nicole écrit que Jésus, en s’étant soumis à certaines limitations humaines, a volontairement ignoré certains faits[1].
En tant qu’excellent pédagogue, Jésus profite de la circonstance pour enseigner ses disciples. Comme dans la méditation d’hier avec l’âne, ici le figuier remplit aussi une fonction symbolique. Cet arbre était l’emblème d’Israël (Nouveau Dictionnaire Biblique d’Emmaüs, voir Jérémie 8.13 ; Osée 9.10). Ce point est majeur pour comprendre la condamnation que Jésus prononce contre cet arbre.
S’il est un point sensible parmi les évangéliques, c’est bien la place d’Israël. Est-ce que cette nation a un rôle particulier à jouer depuis l’inauguration de la nouvelle alliance ? Il me semble que certaines données bibliques nous disent que non.
Premièrement, Israël, en tant que nation, était en alliance avec Dieu, mais en alliance temporaire (Hébreux 8.13). Cette alliance était conditionnelle à l’obéissance de la nation, ce qu’elle n’a jamais pu faire. Un seul a parfaitement obéi à cette alliance, et c’est Jésus-Christ, le chef de la nouvelle alliance (cf. Hébreux 9.15).
Deuxièmement, Jésus annonce à la Samaritaine que Jérusalem ne sera plus jamais un lieu de culte (Jean 4.21). Sous la nouvelle alliance, le culte n’exige plus un lieu particulier puisqu’il se fait en esprit (ou Esprit) et en vérité.
Troisièmement, et plus près de notre texte, Jésus regarde le figuier qui ne porte pas de fruits et affirme : « Que jamais personne ne mange plus de ton fruit ! ». Comme le figuier était l’emblème de la nation juive, Jésus ne serait-il pas en train de déclarer la fin du rôle particulier de ce peuple ?
Cette pensée ne constitue en rien de l’antisémitisme, contrairement à ce que certains avancent. Tout comme le fait de dire que les Salvadoriens, les Danois ou les Philippins n’occupent pas une place spéciale devant Dieu par rapport aux autres peuples ne constituent pas un mépris de ces nations.
Ça ne signifie pas qu’un Juif ne peut pas être sauvé. Ça signifie que le rôle de la nation d’Israël est terminé. Ce rôle était temporaire.
Ce point est important pour notre compréhension du christianisme. Notre Dieu sauve des gens de toutes les nations sans exception, sans distinction.
C’est une bonne nouvelle pour nous qui ne sommes pas Juifs. Il nous a sauvés, nous qui sommes des non Juifs. L’évangile est offert à tous, aux Juifs comme au non Juifs.
Seigneur Dieu, nous te louons pour le peuple que tu te fais à partir de personnes « de toute tribu, de toute langue, de tout peuple et de toute nation » (Apocalypse 5.9). Amen !
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[1] Précis de doctrine chrétienne, p. 133.
Daniel Durand
pasteur de l’Église réformée baptiste de Drummondville